Violences faites aux femmes, ce n'est pas une fatalité

Qu'elles aient lieu dans le foyer, dans la rue, au travail ou ailleurs, les violences faites aux femmes ont forcément des conséquences et des impacts importants dans la vie professionnelle. C'est pourquoi FACE Loire Atlantique a proposé, le 28 mars, un petit déjeuner sur cette thématique animé par Franck Lavogez, Président d’Honneur de FACE Loire Atlantique et Aline Lainé, comédienne - psychodramatiste (à gauche sur la photo)

« Le nombre d'enregistrements de violences conjugales par les services de police et de gendarmerie a quasi doublé depuis 2016, a indiqué Aline Lainé. En 2021, on recense ainsi 208 000 victimes dont 87% de femmes ».

 

70 % des violences commencent dès la 1ère grossesse, 80% des femmes estiment être moins bien traitées que les hommes en raison de leur sexe, 37% disent avoir déjà subi des rapports sexuels non-consentis. Un quart des hommes de 25 à 34 ans estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter et, tous âges confondus, 40% trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. « Le sexisme perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent et, en dépit d’une sensibilité toujours plus grande aux inégalités depuis Me too, les clichés et les stéréotypes sexistes perdurent* », explique Aline Lainé qui précise : « Il y a un décalage entre perception, déclarations et pratique.

 

L’opinion est paradoxale, elle reconnaît et déplore l’existence du sexisme mais ne le rejette pas en pratique, majoritairement chez les hommes. La persistance du sexisme dit « ordinaire » est d’autant plus préoccupante qu’elle peut conduire aux manifestations les plus violentes, le féminicide ».

 

 * Source : baromètre réalisé par l’institut Viavoice auprès de 2500 personnes représentatives (janvier 2023).

 

Le HCE - Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes - propose un plan d’urgence global contre toutes les manifestations du sexisme et ses causes

 

 « L’effort doit non seulement porter sur la protection et la répression mais aussi sur la prévention en agissant sur les mentalités dès le plus jeune âge dans toutes les sphères de la société, y compris le monde professionnel », reprend la psychodramatiste qui a énuméré les divers types de violences qui touchent tous les milieux et tous les âges :

  ✔ Violence physique : battre, brûler, porter des coups de pied, de poings, mordre, mutiler, tuer. Utilisez des objets ou des armes.

 ✔ Violence verbale : attaques régulières, systématiques, portées sur les points sensibles.

 ✔ Violence psychologique : blesser l’intégrité, la dignité de l’autre. Violences Psychologiques pures : isolement, internement, rétention d’informations, désinformation, les menaces

 ✔ Violence sexuelle : pénétration vaginale, anale ou orale non consentie

 ✔ Violence socio-économique : priver la victime de ses revenus, l’empêcher de travailler

 ✔ Violence administrative, cyberviolence

 Aline Lainé a ensuite diffusé une vidéo sur le théâtre Forum créé par elle. Ce spectacle interactif permet de faire émerger la parole et la réflexion autour d’un thème.

Au cours de cette matinée, les participants ont pu témoigner des initiatives, expériences ou difficultés vécues sur le sujet de la violence faites aux femmes au sein de leur entreprise. Paroles entendues : « Notre entreprise a mis en place des sensibilisations sur le sujet des violences faites aux femmes. Doit-on la rendre obligatoire ? ». « L’entreprise se doit de devenir un lieu d’accueil pour ces femmes. Il y a un réel besoin d’avoir un lieu ressource ou une personne ressource au sein de l’entreprise pour accueillir et accompagner. ». « S’il doit y avoir une personne ressource dans l’entreprise, elle doit être une femme car le fait d’être un homme est un frein pour la victime ».

 Franck Lavogez a conclu cette matinée en rappelant que ce temps d’échanges avait pour objet d’éveiller les consciences et de sensibiliser sur le sujet.

FACE souhaite aller plus loin en permettant le retour à l’emploi de femmes victimes de violences grâce à une prochaine Job Academy qui devrait voir le jour en fin d'année. L’étape suivante pourrait être un événement début 2024 avec le psychodrame et le forum théâtre pour marquer les esprits.

Parallèlement, les entreprises sont encouragées à mettre en place, auprès de leurs responsables, des actions de formation et de sensibilisation à la non violence, en développant leurs compétences émotionnelles relationnelles. Chacun.e a un rôle à jouer sur ce qui n’est ni une fatalité, ni une histoire qui n’a pas de fin.

A minima, des actions simples d’informations et de sensibilisation peuvent également être mises en place au sein des entreprises : affichage de kits de communication existants, contacts et liens utiles.

 

Liens ou contacs utiles :

- N° national violences conjugales infos : 3919

- Citad’elles, le lieu pour les femmes victimes de violences

https://www.nantescitadelles.fr/

- Solidarité Femmes

http://solidaritefemmes-la.fr/

- le Violentomètre

https://www.centre-hubertine-auclert.fr/egalitheque/publication/le-violentometre

 - France Victimes 44

https://www.loire-atlantique.fr/44/violences-faites-aux-femmes/france-victimes-44-nantes/c_1210088

 - Réseau OneInthreeWomen cofondée par la Fondation FACE et la Fondation Kering

https://view.genial.ly/6405c2b060a9f80011b0b4bc

- https://www.alinelaine.com/